A l’aube du match le plus important de la saison face à Salzbourg mardi, le PSG concède le nul à l’Abbé-Deschamps d’Auxerre, s’enfonçant encore un peu plus dans la « crise » après les dernières contre-performances contre Nantes et Munich. Des résultats en berne qui détériorent encore un peu plus une atmosphère déjà tendue puisque les tensions internes ne manqueraient pas. Ainsi, Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Presnel Kimpembe ou encore Bradley Barcola se plaindraient d’un certain dogmatisme, d’une méthode et de choix tactiques trop rigides de la part de leur entraîneur, Luis Enrique. Des informations qui, bien que probablement amplifiées par les médias, exacerbent le climat pesant de ces derniers jours de préparations au déplacement crucial en Autriche. Un Enrique qui ne cesse donc d’être pointé du doigt par des journaux avec qui il multiplie les interactions tumultueuses, causant sans doute les vives critiques dont il est constamment victime. Mais qu’en est-il des plaignant, des joueurs qui accusent ? Sont-ils vraiment irréprochables ?
L’utopie Enrique mise à l’épreuve
A l’arrivée de Luis Enrique il y a un an et quelques, le club de la capitale changeait de direction. Après avoir bâti une marque rayonnante à l’international en attirant des stars telles que Lionel Messi, Neymar Junior ou autre, le PSG se concentre sur le sportif. C’est désormais une équipe sans stars ni caprices, à l’écoute d’un entraineur aux pleins pouvoirs. Un virage stratégique centré sur l’esprit d’équipe et la jeunesse plutôt prometteur qui mène à la nomination de Luis Enrique, incarnant ce coach collectif mais exigeant. Malheureusement, cette vision idéaliste d’une union sacrée autour de l’entraîneur ne semble plus d’actualité, dès lors que les premiers résultats en dents de scie pointent le bout leur nez. Des joueurs prétendument sans égos mal placés mais qui, après une série de trois matchs sans victoires, reviennent à la nature de footballeur et protègent leurs intérêts personnels, au détriment du collectif que l’institution tente de mettre en place depuis un an et demi. Des cadres qui se déchargent de leurs responsabilités, rejetant la faute sur un manager servant de paratonnerre à quelques jours du match qui décidera de la suite de la saison parisienne.
Les cadres s’impatientent…
C’est ainsi qu’Ousmane Dembélé, Randal Kolo Muani, Presnel Kimpembe, Gianluigi Donnarumma ou encore Bradley Barcola se plaindraient de certains choix de Luis Enrique. Tout d’abord, des plaintes totalement compréhensibles de frustration quant à un temps de jeu très restreint pour Kolo Muani. Il est vrai que, s’il y a bien un joueur qui a des raisons de critiquer son coach, c’est bien lui puisque l’ex-nantais semble réellement mis au placard par Enrique ces dernières semaines. Même si cette rigidité pourrait être expliquée à l’aune d’un possible départ de l’international français cet hiver, la situation semble particulièrement injuste pour ce dernier qui, contrairement à d’autres, aura toujours tout donné sur le terrain malgré un manque de confiance criant. D’autres se plaindraient donc des idées trop rigides du stratège de cinquante-quatre ans, comme Dembélé ou Donnarumma. Des joueurs déçu d’un plan de jeu qui les brideraient, mais aussi de méthodes parfois trop exigeantes ou contraignantes. Ousmane Dembélé, lui, se plaindrait en plus de critiques parfois trop virulentes de la part de son entraîneur. Des récriminations qui font certainement en partie écho à son exclusion du groupe lors du déplacement à Arsenal en Ligue des Champions il y a deux mois. Le plus suprenant, Fabian Ruiz se plaindrait également. Assez incompréhensible pour l’espagnol qui semble être protégé par Luis Enrique malgré ses performances plus que moyennes depuis son arrivée au PSG. Le meilleur pour la fin, Presnel Kimpembe, absent des terrains depuis bientôt deux ans, protesterait lui aussi après ne pas avoir été appelé face à Nantes et Auxerre.
A tort !
Des plaintes qui reflètent une forme de culot plus qu’étonnant pour certains. Comment exiger davantage de l’entraîneur quand les performances sur le terrain ne suivent pas ? Car nous avions mentionné tout à l’heure l’ère des stars au PSG, des Neymar, Mbappé, Messi dont le comportement laissait à désirer. Mais il y avait une différence. Ces joueurs-là faisaient gagner sur le terrain. Il n’y avait pas de collectif mais des individualités qui ramenaient les trois points. Dans ce contexte, quand ces joueurs viennent te voir, tu courbes l’échine, tu les écoutes. Quand en 2020, le portier parisien Keylor Navas en était presque venu aux mains avec Leonardo, c’était inexcusable, impardonnable, mais c’est le meilleur gardien au monde. Le gardien qui amène le club en finale puis en demi-finale de Ligue des Champions, qui fait gagner des matchs, donc le club se plie. Aujourd’hui c’est Donnarumma, qui avant Auxerre avait encaissé cinq buts sur les huit derniers tirs cadrés concédés, auteur de multiples erreurs en compétitions européennes. Qu’on le veuille ou non, ça a moins de poids. D’autant plus que Donnarumma joue avec l’une des meilleures animations défensives du PSG depuis 2011. Avec le jeu de possession imposé par Luis Enrique, un pressing souvent efficace, les Parisiens concèdent très peu d’occasions. Pourtant, c’est l’une des années où les champions de France en titre encaissent le plus de buts, étrange n’est-ce pas ? Et dans ce contexte, le portier Italien arrive à se plaindre de son entraineur dès qu’il est exceptionnellement mis sur le banc.
Offensivement, le système de jeu de Luis Enrique fait aussi ses preuves puisque le PSG est l’équipe qui se procure le plus d’occasions en Ligue des Champions, sans parler de la Ligue 1. Mais ici encore, les joueurs font preuves d’un cruel manque d’efficacité au cœur des contre-performances parisiennes, sur la scène européenne notamment. Malgré tout, ça chauffe entre l’ancien coach du Barça et ses joueurs, notamment Ousmane Dembélé qui serait apparemment bridé et un peu trop critiqué à son goût. Je vous pose ainsi une question : Quand est-ce que Dembélé a fait gagner un match au PSG ? Parce que la presse parle énormément du jeu de possession stérile de Luis Enrique mais là-dedans, le natif de Vernon est certainement celui avec le plus de liberté ? Il décroche beaucoup, dans différentes zones, … c’est lui qui déçoit par ses loupés à répétition. Contrairement à Neymar ou Mbappé qui, quoiqu’on en dise faisait gagner des matchs, Dembélé en fait presque perdre à son club. Mauvais depuis plus d’un mois et demi, le champion du monde 2018 devrait plutôt travailler afin de gommer son inefficacité mortelle pour son équipe plutôt que se plaindre d’un entraineur qui lui accorde une liberté quasi-totale. Mais un autre joueur est beaucoup ressorti, c’est le titi parisien Kimpembe. Pour lui, s’en est presque comique. Cela va faire bientôt deux ans qu’il n’a pas foulé une pelouse, le PSG l’a grassement prolongé alors qu’il était sur son lit d’hôpital, et il se plaint. D’autant plus que pour Kimpembe, des questions de forme physique se pose puisqu’il n’est pas vraiment revenu affuté de sa convalescence, pour ne pas dire légèrement en surpoids. Ainsi, difficile de reprocher quoique ce soit à Luis Enrique une nouvelle fois.
D’autant plus que ce dernier n’est pas toujours aussi dogmatique que ce que certains veulent nous le faire croire. Alors qu’on lui a longtemps reproché de limiter Nuno Mendes offensivement au profit d’Achraf Hakimi, le technicien a accordé bien plus de liberté au portugais ces derniers matchs. Sans grand succès pour le moment, l’ancien interiste semblant malgré tout plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’enchaîner les courses à haute intensité pendant quatre-vingt-dix minutes. Pour le débat du PSG qui devrait joueur en transition plutôt qu’en possession, essayez de faire ça en Ligue 1, face à des blocs bas 90% du temps. Il apparaît difficile de demander aux parisiens de se recroqueviller dans leurs trente mètres en attendant l’ouverture face à des équipes qui jouent à onze derrière. De plus, une telle tactique supposerait une défense imperturbable, ce qui n’est pas vraiment le cas à Paris, particulièrement au poste de gardien de but comme nous l’avons souligné précédemment. Nous allons désormais rapidement passer sur le cas de Bradley Barcola puisque certains médias démentent mais l’ex-gone se plaindrait aussi des choix d’Enrique qui ne le mettrait pas assez en valeur, remettant en question une hypothétique prolongation. Une nouvelle fois, c’est assez incompréhensible. Barcola joue énormément, dispose d’une totale liberté sur le côté gauche, … à l’instar de Dembélé, c’est davantage lui qui déçoit, particulièrement en Ligue des Champions, là où le PSG est attendu.
Enfin, certains se plaindraient également du documentaire sur Luis Enrique paru sur Canal + en octobre. Mais là encore, un seul pourrait ne pas avoir apprécié le documentaire, c’est Kylian Mbappé, bien que sa relation avec Enrique soit plutôt correcte de ce qui nous est montré. Les autres joueurs ne sont pas, ou presque pas concerné, en tous cas certainement pas critiqués. Des plaintes d’autant plus surprenantes quand on sait qu’Enrique est un entraineur extrêmement protecteur envers ses athlètes dans la presse. Jamais un joueur n’a été pointé du doigt, le technicien s’est toujours désigné responsable des échecs collectifs. On peut très certainement accorder aux parisiens que Luis Enrique est un coach parfois un peu dur dans son management, très exigeant voir intransigeant. Néanmoins, après tout ce que l’on vient de dire, ce sont les joueurs les principaux fautifs.
Un jeu d’influence en coulisses ?
Des joueurs à qui l’on donne du crédit, de la confiance, et qui en retour, se plaignent. Des informations qui tombent un peu comme un parapluie avant Salzbourg. Avec de telles accusations, en cas de mauvais résultat en Autriche mardi, ce que l’on n’espère pas, Luis Enrique sera désigné comme coupable, non les joueurs, et ce peu importe le contenu du match et les performances de chacun. Mais, en plus de servir de protection avant la rencontre la plus importante de la saison, ces plaintes cachent probablement quelque chose d’autre. En effet, les joueurs n’ont aucune de l’emporter face à leur entraîneur à l’heure actuelle. Comme nous l’avons dit, le manager a tous les pouvoirs dans ce nouveau PSG. Après les échecs Zidane et Nagelsmann, Enrique était la meilleure solution pour les Parisiens et l’est encore aujourd’hui puisqu’il a récemment prolongé jusqu’en 2027. Ainsi, les joueurs n’ont absolument aucune chance de gagner ce mini bras de fer engagé avec le coach espagnol. Il y a donc forcément une intention « cachée » derrière ces accusations. Et il se pourrait qu’elle ne soit pas tournée vers Luis Enrique mais plutôt vers un autre membre de la direction du club : Luis Campos.
En effet, dans un contexte où le directeur sportif Parisien est au cœur de crispations et de désaccords en interne quant à ses méthodes de travail, il est possible que certains agents utilisent la presse afin de clore le dossier à rallonge de la prolongation du portugais. Une tendance qui pourrait se confirmer puisque l’on peut voir que la majorité des joueurs concernés par les informations de ces derniers jours sont sous l’égide d’un seul et même agent, Moussa Sissoko, qui se serait donc une nouvelle fois servie de Fabrice Hawkins, son relai-presse préféré. Si l’on va encore un peu plus loin, nous pourrions même voir un lien avec l’ancien directeur sportif parisien : Leonardo. En effet, le brésilien a donné il y a environ deux mois une interview sur le projet du Paris Saint Germain, après deux ans sans s’exprimer dans la presse, au moment où les discussions sur la prolongation de Campos venaient de débuter. Une interview où il semblait enjoué et confiant quant à la tournure que prenait le projet des Champions de France en titre. Il pourrait donc s’agir d’une manœuvre interne d’agents, Sissoko en première ligne, afin de bousculer un peu la direction pour venir en aide à des joueurs peut être mécontents, sans pour autant directement s’attaquer à Luis Campos ou encore aux qataris, intouchables, tout en s’assurant une sorte de parapluie médiatique à quelques jours de Salzbourg.
Bien-sûr, ces informations ont certainement été amplifiées par les médias. Nous avons l’habitude à Paris de tensions exagérées ou interprétées afin d’alimenter le narratif d’un vestiaire apparemment en crise. De surcroit, la presse en profite certainement pour prendre une petite revanche sur un Luis Enrique pas toujours tendre, bien que ce soit réciproque. On observe ainsi des réactions souvent biaisées de la part des médias lorsqu’il est question des choix de l’entraîneur parisien. Par exemple, de nombreux journalistes ont reproché à Luis Enrique d’avoir écarté Dembélé du déplacement à Londres à cause de son comportement, les mêmes qui se plaignaient du laxisme des précédents coachs dans le traitement des stars. Une certaine incohérence qui révèle le ressentiment des médias français à l’égard de Luis Enrique.
Quelles qu’en soient les raisons, ces sorties médiatiques vont très probablement perturber la sérénité du groupe parisien à l’approche du match de Ligue des Champions de mardi prochain. Cependant, l’approche plus douce adoptée par Enrique envers les médias ces derniers jours, accompagnée simultanément d’une certaine fermeté dans la gestion de ce dossier épineux pourrait envoyer un message positif et plein de détermination au vestiaire, permettant d’apaisé les tensions, momentanément en tous cas. Ce qui est sûr, c’est que l’entraîneur espagnol se rappellera des joueurs qui se sont plaints de son management. Des joueurs qui devront désormais être au rendez-vous d’un calendrier parisien chargé. Les hommes de Luis Enrique se déplacent donc à Salzbourg ce mardi pour un match qui déterminera l’avenir européen du club de la capitale, avant d’affronter Lyon, puis Lens, puis Monaco, … Qui des joueurs ou de Luis Enrique détient la vérité ? Le terrain parlera pour nous. Réponse dans quelques semaines.
c’est chaud dans le vestiaire j’aimerai pas y être 😣
j’suis fan de foot et vous ?