LENS 2-1 PANATHINAIKOS : LE « WILL STYLE »

Soirée de grande première européenne pour le RC Lens version Will Still. Après un premier match plutôt convaincant face à Angers et une victoire 1-0, les Sang et Or recevaient hier soir le club grec du Panathinaikos, récent vainqueur de l’Ajax Amsterdam, pour la rencontre aller du barrage d’accession à l’UEFA Conférence League. Un match d’ores et déjà capital pour se mettre dans de bonnes dispositions avant un déplacement difficile en Grèce. Comment le « Will Style » a-t-il permis aux lensois de remporter cette première manche dans un stade Bollaert bouillant ? 

LE WILL STYLE, UN SCHÉMA EXIGEANT

D’entrée, on observe quelques changements dans la composition lensoise avec les arrivées dans le 11 de départ de Dever Machado et Przemysław Frankowski sur les flancs défensifs gauche et droit et celle d’Andy Diouf qui lui intègre le milieu de terrain. Malgré ces changements, Will Still parviendra-t-il à imposer sa patte sur le jeu lensois ? C’est en tout cas le pari qu’a pris le technicien.

OFFENSIVEMENT

On a assisté à de longues possessions lensoises, attendant patiemment la faille avec une aisance technique impressionnante. Le danger est partout dans cette équipe. Il peut venir de l’axe avec Andy Diouf et Sotoca qui, par un placement axial très malin, ont parfaitement attiré les défenseurs pour laisser plus d’espaces à leurs coéquipiers. Magnifique match de Florian Sotoca qui aura su alterner entre renversement et combinaisons, véritable maître à jouer dans son rôle du jour. Il aura été idéalement accompagné par la technique de Diouf (et de Pereira Da Costa qui réalisait une bonne entame avant sa sortie suite à l’expulsion de Medina) qui apporte énormément en attaque grâce à sa capacité à bien fixer les défenses et à décaler dans le bon timing pour ses pistons, bien qu’un peu en dessous de ses camarades hier soir. Enfin, le dernier mousquetaire de ce milieu à 3, Adrien Thomasson qui aura réalisé une performance de haut vol, ratissant le terrain de droite à gauche tout au long de la rencontre (avant de céder sa place à Nampalys Mendy en fin de match), toujours au service de son équipe, mais également précieux dans ses longs ballons à l’image de son centre décisif pour le but de Saïd. Les lensois auront parfaitement exploité les oublis défensifs du Panathinaikos sur de nombreux ballons au second poteau comme sur le but de Frankowski par exemple.

Une animation au milieu de terrain presque parfaite puisqu’elle affiche malgré tout quelques défauts, notamment un qui s’est particulièrement fait ressentir. Aligner un milieu spécialement offensif et technique, sans réel joueur à vocation défensive a un prix. Il y a des espaces dans l’axe à la perte de balle. C’est ce qui provoque la faute de Medina qui tente de surgir au milieu pour combler les trous mais c’est également une des causes du but grec, où l’entrejeu lensois fait preuve d’un certain laxisme qui aura coûté cher.

Mais en plus d’un milieu très performant, les ailes ont également été un secteur plus que dangereux du côté des Sang et Or avec les dédoublements et projections incessantes de Machado et Frankowski, récompensés par le but du polonais dès la 4ème minute. Ces projections permettent d’étirer le bloc défensif adverse créant ainsi des espaces dans la surface de réparation dans lesquels Wesley Saïd a parfaitement su s’engouffrer à l’image de son but. Ce dernier a lui aussi livré une très bonne copie. En plus de son but, le français n’a cessé de multiplier les appels, dans le dos de la défense, en appui, etc. Contraint de combler le manque d’attaquants après le repositionnement de Sotoca au milieu suite au rouge de Medina, Saïd aura presque réalisé le match parfait, récompensé par son but, bien qu’il ait été moins en vue en seconde mi-temps, à l’instar de son équipe.

DEFENSIVEMENT

Tout d’abord à la relance, de grands risques sont pris mais avec une réelle maitrise, à l’exception de quelques relances au pied de Samba qui peuvent être améliorées. Les joueurs ont varié entre relances lentes, tout en contrôle, et relances rapides tout en une touche, c’était impressionnant.

Globalement le secteur défensif était très en forme. On a défendu avec un bloc plutôt très haut avant le rouge de Medina (presque au rond central) impliquant un retour très rapide et intelligent des défenseurs. A la perte, les latéraux Machado et Frankowski restent hauts pour presser et empêcher les ressorties de balles, on retrouve bien ici le « Will style » avec le pressing comme marque de fabrique. Les attaquants ont également multipliés les courses défensives pour mettre l’adversaire sous pression. Un pressing qui a mis le Pana en grande difficulté et qui n’a pas été abandonné malgré la réduction à dix et le bloc plus bas en fin de match. Kevin Danso a été impérial, dans tous les secteurs. De la tête, il repoussait tous les centres adverses qui furent nombreux, notamment en fin de match. En réel patron, il est parfois laissé seul en 1 contre 1 par son équipe, témoignant d’une confiance totale envers lui. Il excelle également dans son placement, forçant au départ le hors jeu afin que l’attaquant se place automatiquement plus bas (pour éviter le piège du hors jeu), mais prenant ainsi du retard sur Danso à chaque course. L’autrichien n’est pas le seul à avoir été en forme. Machado a aussi été l’un des meilleurs joueurs sur la pelouse de Bollaert hier soir. Infatigable, multipliant les courses offensives et les retours défensifs, il s’est imposé physiquement pendant la quasi intégralité du match, remplacé en toute fin de match par Chavez. Gradit et Khusanov ont tous deux réalisé des matchs de haute facture, notamment le dernier qui s’est parfaitement plongé dans le match malgré son entrée en cours de match. Frankowski, en plus de son but, a montré énormément d’envie tout au long du match et réalise lui aussi un bon match.

Les défenseurs doivent être intelligents et idéalement rodés collectivement. On se complète défensivement : Machado qui monte, Gradit compense et décale à gauche. On a vu un certain manque d’intelligence tactique de Medina sur son exclusion par rapport à Danso qui, plus calme, n’est pas sorti au milieu de terrain pour combler des trous, bien qu’existants, au risque de perturber tout le schéma défensif. Frankowski, lui est resté en retrait en comparaison à Machado pour sécuriser un côté gauche du Panathinikos plus dangereux.

Plus globalement, la capacité à répéter des efforts pendant 90 minutes est primordiale dans le système de Still, que l’on soit attaquant ou défenseur. Cette idée est parfaitement illustrée par le retour défensif de Sotoca à la 90ème minute +7 qui fait un sprint d’une vingtaine de mètre pour soutenir Frankowski et chiper le ballon à l’adversaire. Pas avares en efforts, les lensois ne se frustrent de défendre, ils aiment ça.

Lens a aussi su montrer une parfaite gestion des temps forts et des temps faibles, variant le rythme à leur aise. Les Sang et Or ralentissaient clairement le jeu dans certaines phases de jeu telles qu’après la sortie de Medina, avant la pause ou bien sûr la fin de match. Alors que les joueurs du Pana s’énervaient, n’y arrivant pas techniquement et multipliant les petites fautes, les lensois sont restés parfaitement calmes, dans leur match (à l’exception du coach !). Lens a également été capable de hacher le jeu sur la toute fin de match, un vice nécessaire pour gagner. Les lensois ont su faire le dos rond dans les dernières minutes, recroquevillés dans leur surface, les relances courtes et précises se transformant en longs ballons vers l’avant. Un seul un petit moment de flottement après le but grec avec plus d’espaces dans la défense, une légère désorganisation,… Mais les joueurs ont pu compter sur le soutien inconditionnel de leurs supporters.

 

TOPS :

  • – Machado – 7,5 : Infatigable, indispensable défensivement tout en contribuant à l’animation offensive, il a surement été le meilleur joueur hier soir.
  • – Danso – 7 : Impérial dans tous les domaines défensifs, il sera difficile de le remplacer…
  • – Sotoca – 7 : Il a défendu, attaqué, véritable patron du RC Lens dans tous les secteurs.

FLOP :

  • – Medina – Non noté : Difficile de le noter sur une vingtaine de minutes de jeu où Lens n’a pas été mis en danger. Son expulsion précoce le place néanmoins directement dans la catégorie des flops.

 

C’est donc le RC Lens qui s’impose au terme d’un match secouant pour les troupes de Will Still qui se sont montrées sérieuses et impliquées. Malgré une seconde période moins bonne, logique en infériorité numérique, les lensois remportent la première bataille de cette guerre franco-grecque pour l’accession à la Conférence League, laissant entrevoir un match retour fou dans l’ambiance brûlante des stades grecs. Comme l’a livré Jonathan Gradit au micro de Canal + après la rencontre, il y a « Beaucoup de fierté au niveau de l’équipe parce qu’on a tout donné. On a bien tenu avec beaucoup de solidarité comme d’habitude, à l’image de ce club ». Wesley Saïd a lui confié que les joueurs « connaissent les ingrédients pour gagner la deuxième bataille », qu’ils avaient « beaucoup appris des expériences qu’ils avaient eu auparavant (Ligue des Champions la saison dernière) ». Des discours pleins de confiance qui, on l’espère, motiveront toute l’équipe !

L’effectif pourrait cependant être chamboulé d’ici là avec notamment un probable départ du taulier Kevin Danso vers l’Atalanta Bergame. Sans l’autrichien ni Medina, il faudra voir comment le coach belge gèrera la situation. Rendez vous Jeudi prochain pour l’acte II.

 

TEMPS FORTS :

4ème minute : Malgré des premières minutes dominées par le Pana c’est bel et bien le RC Lens qui ouvre le score dès la 4ème minute de jeu par l’intermédiaire du piston droit Przemysław Frankowski suite à un beau mouvement collectif. Ça combine à gauche pour renverser à droite sur Frankowski, seul, finition clinique du polonais, 1-0.

22ème minute : Carton rouge pour Facundo Medina près intervention de la VAR . Le défenseur intervient avec trop d’agressivité pour tenter de compenser les espaces au milieu de terrain. C’est son deuxième jaune de la partie, il ne s’est pas retenu après sa première faute au quart d’heure de jeu. Pereira Da Costa est sacrifié, il est remplacé par Khusanov qui reprend la position de Medina.

34ème minute : On vient de dépasser la demi heure de jeu et les lensois partent en contre sur une énième récupération de l’excellent Machado, lance Thomasson devant lui  qui centre magnifiquement pour Wesley Saïd qui jaillit devant son défenseur et marque en deux temps, confirmant une excellente première mi-temps. Malgré la réduction à dix, Lens ne semble pas être embêté et prend donc deux buts d’avance sur son adversaire du jour ! 2-0

53ème minute : Le Pana insiste et marque. Sublime but, en solitaire, Ioannidis passe par l’axe, dribble cinq joueurs et finit. Défense un peu trop laxiste et point faible du milieu axe qui se confirme après s’être déjà vu sur le rouge de Medina. 2-1

86ème minute : Coup de théâtre à Bollaert ! La frappe d’un attaquant grec est contrée par Khusanov, prétendument de la main, et le point de penalty est désigné par M.Bogar ! Finalement, après une petite minute de tergiversations, l’arbitre consulte la VAR et annule sa décision ! Le lensois semblait en effet avoir la main collée au corps, les Sang et Or s’en sortent sain et sauf après un gros coup de chaud

C’est terminé ! Après plus d’une heure vingt a 10 contre 11 le RC Lens remporte 2-1 la première manche de cette double confrontation face au Panathinaikos !

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