Battus 2-0 à Split jeudi dernier au terme d’une rencontre insipide, les hommes de Deschamps étaient condamnés à l’exploit hier s’ils voulaient rejoindre le Final Four de la Ligue des Nations en juin prochain. Un défi d’envergure que les Bleus auront relevé avec brio à Saint Denis hier soir. Et pour cause, Didier Deschamps, justement critiqué par la presse suite à une énième contre-performance s’inscrivant dans la continuité d’un euro sans émotions, a frappé fort. En effet, le double champion du monde a abandonné hier son traditionnel mais désormais redondant 4-3-3 au profit d’un 4-4-2 innovant et percutant, permettant d’inclure l’homme du match : Michael Olise.
Pourtant, ça n’avait pas très bien commencé pour les bleus. Bien que largement dominateurs en première mi-temps, nos Français n’arrivaient pas à briser une solide défense croate qui pliait sans rompre sous les assauts du quatuor offensif Barcola-Mbappé-Olise-Dembélé. Volontaires à la récupération, incisifs dans la transmission offensive mais incapables de concrétiser leurs occasions à l’image du duel perdu par Bradley Barcola face à l’excellent Livakovic à la 36ème minute de jeu, les tricolores ont longtemps cru que la piètre performance du match-aller les priverait d’une demi-finale aux allures de revanche face à l’Espagne de Lamine Yamal. Mais c’était sans compter sur Michael Olise. En effet, le Bavarois a fêté sa 6èmesélection de la meilleure de manières, faisant basculer la rencontre d’un splendide coup franc plein de finesse et d’espoir pour les Bleus. Et si ce chef d’œuvre d’Olise a remis la France dans la double confrontation, le but libérateur d’Ousmane Dembélé à dix minutes de la fin, sur un service de ce même Olise désormais passeur après avoir été buteur, a définitivement relancé la rencontre, conduisant les deux équipes en prolongations.
Au terme de 30 minutes intenses et une nouvelle fois dominées par des Français qui ont bien cru tuer le match à plusieurs reprises par Kylian Mbappé, les deux finalistes du mondial 2018 se sont finalement dirigées vers la séance de tirs au but. Un exercice qui a longtemps porté préjudice aux Français à l’image de l’amère défaite face à la Suisse en 2021 ou pire encore, en finale de Coupe du Monde contre l’Argentine il y a deux ans. Mais plus récemment, les Bleus avaient vu le vent tourner avec une séance victorieuse contre le Portugal cet été. Une dynamique qui s’est confirmée hier soir au plus grand bonheur de Didier Deschamps qui, depuis peu, a décidé qu’il était pertinent de travailler les tirs au but à l’entrainement après avoir longtemps considéré que cela « n’amenait pas grand-chose ». Un travail qui paye puisque les bleus, bien qu’en échec à deux reprises hier, enchainent une deuxième victoire d’affilée aux TAB, une première depuis 1996. Et si Michael Olise s’était imposé comme l’Homme du Match sur les 120 premières minutes, c’est Mike Maignan qui a été celui des dix suivantes, sauveur de deux penalty croates, après en avoir arrêté un dans le jeu lors du match aller.
Malgré un match désespérant jeudi dernier, les Bleus ont donc réussi à renverser la vapeur en s’imposant au Stade de France au terme d’un match aussi irrespirable que plaisant pour les supporters. Une performance qui n’est pas sans rappeler celle des Français de 2013 qui avaient vaincu l’Ukraine 3-0 à la maison après s’être inclinés 2-0 à l’aller, décrochant leur ticket pour le Brésil. Cette fois-ci, bien qu’elle ne qualifie pas directement pour la Coupe du Monde, la victoire permet aux tricolores de connaitre leurs adversaires pour les qualifications du mondial 2026 : l’Ukraine, l’Islande et l’Azerbaïdjan. Des adversaires à priori à la portée de l’Équipe de France, surtout si cette dernière se décide à enfin jouer au football comme c’était le cas hier soir. Enfin, ce succès venait couronner l’hommage rendu en début de match à Olivier Giroud, meilleur buteur de l’Histoire de la sélection.
Tops :
M. Olise : 9
Dans tous les bons coups, volontaire à la récupération, à la fois buteur et passeur, Olise signe son premier grand match avec la tunique tricolore.
M. Maignan : 8
Bien que le milanais n’ait pas eu grand-chose à faire dans une soirée qui a longtemps été calme défensivement, il a su rester vigilant et surtout être décisif à deux reprises lors de la séance de tirs au but, confirmant son aisance dans cet exercice.
D. Upamecano : 8
Préféré à Ibrahima Konaté pour accompagner Saliba en défense centrale, le Bavarois a été impérial, stoppant la grande majorité des assauts croates et permettant de belles offensives grâce à sa qualité de relance. Il a également montré son sang-froid, inscrivant le penalty victorieux.
A. Tchouaméni-M. Koné : 7
Bien qu’ils n’aient pas été exceptionnels individuellement, Tchouaméni et Koné ont montré une belle complémentarité au milieu, alliant solidité et vivacité, contrastant radicalement avec l’entrejeu de jeudi (Rabiot-Guendouzi-Tchouaméni), une belle promesse pour l’avenir.
Autres Notes :
T. Hernandez : 5
W. Saliba : 7
J. Koundé 6
B. Barcola : 5,5
K. Mbappé : 6,5
O. Dembélé 7,5